11.6 : j'aurais dit 2 de tension
Il y a de ces faits divers qui nous interpellent quand on les lit. C'est le cas du vol de Toni Musulin. Pour rappel, il a délesté son employer (un convoyeur de fonds) de près de 11,6 millions d'euros le 5 novembre 2009. Après une chasse à l'homme, il s'est naturellement rendu à la police et a été inculpé ... pour tentative d'escroquerie à l'assurance dans une autre affaire. Récit cinématographique du plus grand hold-up de l'histoire, n'ayant nécessité ni arme, ni blessé, ni otage. D'office, ne vous attendez pas à une tension insupportablement forte, ce n'est pas le nouvel Olivier Marchal.
Toni a trop de tensions
A l'occasion d'un Label du spectateur UGC, j'ai pu découvrir avec un peu d'avance le film 11.6 adaptant sur grand écran les aventures de Toni.
[video]http://www.youtube.com/watch?v=8Pwqv7jHv8E[/video]
Le fait divers était intéressant. Bien préparé, c'est comme à l'habitude le côté humain qui a failli. Toni avait préparé le fait de ne pas pouvoir récupérer tout l'argent stocké dans le garage et en a planqué une partie (2,5 millions) ailleurs. Pour le moment, ce reste d'argent reste introuvé. L'affaire avait eu pas mal d'écho du fait de la méthode mais aussi des conséquences, principalement pour son ex-employeur. Un vrai pieds de nez à une direction qui se croyait protégée. Cependant, à tord, beaucoup lui ont donné une pseudo renommée de Robin des Bois. Vraiment mal venu.
Du coup, quand la com' a commencé pour ce film, je me suis dit qu'ils allaient s'appuyer sur ce point humain, limite comique, pour présenter l'affaire sous un angle différent. Après tout, pas de feu d'artifice, pas de sang, pas de sexe ... Il faut bien trouver un moyen pour faire le spectacle.
Et là est le drame : on nous présente le film comme n'importe quel film policier français, nettoyé de tout spectacle. Le film en devient d'une platitude qui n'a d'égale que la mer baltique un matin d'été un peu frais. On enchaîne l'histoire telle que nous la raconterait Toni. Simple. Ennuyante. Plate. Dur de se lier à lui et de générer un lien affectif. Dur d'accepter la justification pour ses actes. Au final, le calme des montages dont il rêve ... On finit par nous l'imposer avec le peu de tension que le film apporte. Le seul point qui permet de sauver le film du naufrage ? Le jeu d'acteur, François Cluzet en tête, toujours aussi parfait.
Ce film aurait eu plus sa place un soir de semaine, en seconde partie de soirée, sur ARTE qu'au cinéma. Inutile de financer Toni Musulin via le billet de cinéma.