Pacific Rim : quand Godzilla rencontre Evangelion
Il y a de ces blockbusters que l'on attend car la bande-annonce fait résonner plein de souvenirs dans notre petite tête et du coup, titille notre curiosité et notre impatience. C'est le cas de Pacific Rim. Pour autant certains points de la promotion me choquent. Par exemple, pourquoi diable avoir deux pilotes ? Jeudi soir, Julien de Golem13 m'a refilé des invit' pour l'avant-première au Normandie. Retour sur plus de 2h de transpiration dans la salle obscure.
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Pour commencer, merci Julien, j'ai pris de l'avance pour une fois sur mon programme ciné ! De plus, merci UGC de ne pas avoir allumé la climatisation de la salle vu la température extérieure : on aurait pu s'enrhumer bêtement.
Quand j'ai vu les premières images de promotion, je me suis dit : tiens, ils font une version Live Action d'Evangelion. Puis j'ai vu les monstres : tiens, ils font un nouveau Godzilla. Puis la date est annoncé : été 2013. Après Battleship en 2012 qui fut mémorable (ou pas), ce sera donc Pacific Rim le blockbuster pour griller les neurones cet été. Il faut aussi rajouter qu'avec la promotion en parallèle du nanard de chez The Asylum, Atlantic Rim, il faut bien voir l'original pour pouvoir d'autant plus rire sur l'autre.
Pour avoir pu apprécier le travail de Guillermo del Toro sur les Hellboy ou encore le Labyrinthe de Pan, j'espère encore un travail dans le détail et la qualité avant d'y aller. Et pour cela, on est servi. Un véritable feu d'artifice d'animations et de couleurs. C'est propre. C'est fluide. C'est beau. Les yeux pétillent. Par contre, la 3D est à bannir car elle floute l'action (en retirant les lunettes, plus de flou). D'ailleurs, sur ce dernier point, il ne faut pas que Guillermo del Toro ne voulait pas de la 3D avant qu'un gros chèque ne lui soit présenté.
Le scénario est à la limite d'un film de série Z mais Guillermo a su le rendre suffisamment sexy pour nous garder accroché. Pour autant, tout reste excessivement téléscopé. Un peu dommage. Le point le plus intrigant et qui reste le plus comique est le pilotage des Jaeger (les robots). Pourquoi diable avoir mis deux pilotes qui doivent se connecter (on dit "dériver") mentalement pour pouvoir piloter ? La seule raison valable que je vois, c'est le clin d'oeil aux bons vieux Sentai. Quelques autres scènes risibles font que le film fleurte dangereusement avec les nanards. Attention, M. del Toro !
Des moments d'anthologie remonte un peu le niveau et font appel à l'inconscient Geek du public. C'est le cas de l'arrivée d'Hannibal Chow (joué par Ron Perlman) qui t'explique que tout en lui est faux : du nom au costume. Pour autant, il ne faut pas se moquer de lui car il tient à son image ... et à ses chaussures !
Le film tient au final son engagement : nous en mettre plein la vue, narguer les nanards sans en être un, et nous griller les quelques neurones qui auraient survécus à la chaleur. Pour autant, toujours pas le film de SF de la décennie.