Il y aura un avant et un après 6 juin 2012. La sortie d’un film a scindé le monde en deux catégories : les vieux et les jeunes. Les vieux, ce sont ce qui regardait la TV le samedi matin dans les années 80/90 pour regarder les exploits de jeunes flics infiltrant les lycées pour démenteler des réseaux de drogues ou attraper des violeurs. Les jeunes, ce sont ces gens de la génération Z, qui n’ont pas connu tout ca. Après ce 6 juin 2012, les premiers se drogueront pour oublier, les derniers continueront à se droguer.

Ce film c’est l’adaptation ciné de 21 Jump Street (rappel de la série d’origine). A la base, la bande annonce m’avait décidé à fuir le film. Au final, Henley confirmant que j’avais raison de le faire a titillé ma curiosité : il est bien connu que j’ai toujours raison mais de là à avoir raison sans savoir … Il fallait que je juge sur pièce. Pour moi, 21 Jump Street. ce sont les aventures d’Hoffs, Ioki, Penhall et bien sûr Hanson, le tout orchestré par le Capitaine Fuller, ces jeunes officiers s’infiltrant dans les écoles pour parler de choses sérieuses sur un ton sérieux limite sombre et moralisateur, dans une amérique en délabrement. Mais aujourd’hui le sérieux n’est pas vendeur. Par contre des teenage movies à la Project X, ca c’est vendeur. Pour le reste, c’est le Deputy Chief Hardy qui nous l’explique.

Nous réactivons un ancien service d’infiltrations policières mis sur pieds dans les années 80 et nous le mettons à l’heure d’aujourd’hui. Voyez vous, les gens chargés de ces services n’ont aucune créativité et sont totalement à court d’idées alors tout ce qu’ils savent faire c’est recycler de vieux trucs du passé et espérer que personne ne re-marquera rien.

Voilà tout est dit : une license à succès existe et il y a surement moyen de s’en mettre plein les poches 20 ans après l’arrêt de la série. Ca sent la parodie à plein nez, le teenage movie sur joué (et mal joué), l’ambiance m’as-tu vu des banlieues chics, l’absence complète de caractère … Et une fois qu’on a passé le quart d’heure d’intro en se forçant à supporter le film, on prend notre rail pour voir un ce navet qu’il faudrait renier. D’ailleurs, je me demande comment les acteurs de la série ont pu accepter d’y participer (Peter DeLuise, Holly Robinson et surtout Johnny Depp) ! D’ailleurs, la chapelle n’est plus la même … Et on se coltine un Christ Coréen, qui n’a pas le temps de s’ocupper de vos conneries, il a déjà bien à faire avec ses merdes coréennes. L’usage de la license n’est qu’un prétexte éhonté pour une sur-enchère devenue habituelle sur grand écran, où rien n’est fait pour être sérieux. D’ailleurs, plus d’une fois, j’avais l’impression de revoir News Kids Turbo. On pourrait se dire que la méthode est là pour faire assimiler à la génération Z certains concepts quant à l’utilisation de la drogue. Mais même là, c’est loupé et la morale échappe à tout contrôle. Décevant en tout point. Et dire qu’ils se sont laissé une porte ouverte à une suite. Les rares bons points selon moi de ce film ?

  • la voiture
  • la présence des anciens (encore une fois, le duo Penhall/Hanson est à savourer)
  • le générique de fin

Vous voulez aller le voir ? si vous êtes “vieux”, droguez-vous, sinon, droguez vous.

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